Le fer et la
houille
"Quand le train qui arrive de Montchanin débouche dans la
vallée du Creusot, on croirait pénétrer dans un cratère d'où s'échappent des
torrents de fumée sillonnés de feu.
A peine à travers ces tourbillons est-il permis d'entrevoir la forme confuse des objets,
ici les colonnes de fonte qui supportent les toits de la forge, dont la superficie est de
12 hectares ; plus loin une cheminée qui émerge d'un lit de vapeur et porte ses
exhalations à une hauteur de 80 mètres. A mesure qu'on se rapproche, les grands massifs
deviennent plus distincts, surtout ceux des hauts-fourneaux régulièrement adossés à
l'escarpement qui les surplombe. En même temps l'air se remplit de bruits , le sifflet de
la locomotive tranche sur la puissante haleine des machines soufflantes, tandis que les
outils des ateliers de construction fatiguent les oreilles de leurs intolérables
grincements."
Louis
Reybaud
Le fer et la houille (1874) |
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